SOMMAIRE DE L’ARTICLE
En 2024 – 10ème anniversaire de l’inscription du dispositif dans la loi – les Projets Alimentaires Territoriaux demeurent le dispositif phare du Ministère de l’Agriculture pour impulser une dynamique locale multi-acteurs. D’une part, les critères de reconnaissance de niveau 2 ont été renforcés afin d’assurer le caractère systémique des PAT, leur articulation avec les schémas structurants du territoire et un suivi renforcé de leur impact. D’autre part, le portail France PAT, la consolidation des réseaux régionaux de PAT ainsi que le dispositif de soutien au passage en phase opérationnelle des PAT dans le cadre de la planification écologique ont pour objectif de renforcer l’impact des PAT sur les territoires en matière de transition vers des systèmes alimentaires durables. Ainsi, une enveloppe de 20 millions d’euros a été débloquée pour financer les passages des PAT en phase opérationnelle, c’est-à-dire le passage des PAT en niveau 2.
En soutenant préférentiellement les PAT avec une vision systémique, le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire valide la nécessité de fédérer des acteurs aux compétences complémentaires pour répondre aux différents enjeux de la transition alimentaire : santé, environnement, développement économique local, emplois, cohésion sociale…
Les Structures d’Insertion par l’Activité Économique (SIAE) multiplient les atouts utiles pour contribuer à la structuration d’un PAT systémique : elles interagissent avec une pluralité d’acteurs différents, elles construisent des partenariats solides et multi-échelles, elles parviennent à gérer des rythmes et problèmes différents. Particulièrement, les Jardins de Cocagne se construisent progressivement comme interface entre sphère agricole et sphère sociale. En effet, ils permettent de réaliser une médiation essentielle entre ces deux « mondes » qui ne se connaissent pas.
Ainsi, les Jardins de Cocagne multiplient les qualités pour promouvoir un PAT systémique par le biais notamment de la dimension sociale.
Le sénateur Marchand, assisté par le CGAAER, était en charge en 2023 d’une mission d’évaluation du dispositif PAT. Son rapport (https://agriculture.gouv.fr/rapport-du-senateur-frederic-marchand-sur-les-projets-alimentaires-territoriaux) préconise notamment de penser la construction de filières locales, non seulement dans leur « éco-conception », mais aussi dans leur « socio-conception », c’est à dire à y intégrant dès la conception, dans le modèle économique des équipements territoriaux, l’apport de l’insertion par l’activité économique et la réponse aux besoins de l’aide alimentaire.
– Formation & Emploi : les Jardins de Cocagne accompagnent les personnes en situation de fragilité vers les métiers de l’alimentation, que ce soit l’agriculture, mais aussi la logistique, la vente, la cuisine… Les salariés en insertion bénéficient de formations en situation de travail et professionnalisantes ; ils réalisent des stages ou immersion en entreprise… En parallèle, les Jardins de Cocagne sont en capacité d’apporter aux acteurs économiques du territoire un service d’appui pour l’identification des compétences et les recrutements.
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– Installation agricole : certains Jardins de Cocagne proposent également un dispositif de formation-action pour accompagner les personnes à l’installation agricole en réponse à la problématique nationale de renouvellement des générations agricoles. En 2024, ce dispositif a permis à 26 personnes d’être accompagnée aux dimensions techniques et entrepreneuriales et 4 d’entre elles se sont installées.
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– Circuits courts : les Jardins de Cocagne, associations non lucratives, en recherche d’activités économiques apprenantes, se proposent de jouer l’interface entre producteurs et consommateurs locaux, en prenant en charge les tâches nécessitant de la main d’œuvre. Déjà opérationnels sur plusieurs territoires français (comme en région nantaise), le déploiement de ces circuits-courts bio solidaires serait un formidable moyen de former « une armée » de personnes capables de contribuer à la transition alimentaire.
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– Accessibilité alimentaire : habilités structures « d’aide alimentaire », les Jardins de Cocagne se mobilisent activement depuis 2010 pour développer des solutions pour favoriser l’accès de toutes et tous à une alimentation saine, durable et locale. Dans le cadre de la politique publique « Mieux
manger pour tous » qui vise à améliorer la qualité des repas et à les écologiser, le Réseau
Cocagne a construit un plan d’action d’ici 2027 associant plusieurs propositions, du Panier Solidaire, à l’approvisionnement des banques alimentaires en passant par l’animation de surfaces d’auto-production et de caisses d’alimentation locales
En savoir plus sur nos actions d’accessibilité alimentaire
– Une nouvelle approche de l’animation de la coopération, le cuisiner ensemble : et Et si la cuisine était le media d’un déclic pour s’émanciper de la contrainte économique et du diktat des filières longues ? C’est le pari que fait le Mouvement des Cuisines Nourricières dont le Réseau Cocagne est membre. Ce medium est également un formidable prétexte pour favoriser l’interconnaissance, échanger sur ses contraintes respectives, envisager des coopérations. Alors, et si en lieu et place des réunions de concertation pour mobiliser les acteurs locaux, on essayait ces rencontres professionnelles d’un nouveau genre ?
A lire pour en savoir plus :
Les retours d’expérience sont nombreux et nul besoin d’avoir sur son territoire le Jardin de Cocagne le plus gros et le plus innovant pour s’appuyer sur ses compétences pour dynamiser la filière bio locale.
En Lozère, par exemple, suite à la mise en place d’une Journée Régionale de l’Alimentation par le Jardin de Cocagne (aout 2023) qui avait réuni le vice-président du département à l’agriculture en charge du PAT et les principaux acteurs de l’alimentation (collectivités, associations de l’aide alimentaire…), un collectif s’est monté pour répondre aux attentes du territoire sur le volet accessibilité alimentaire. Il en résulte fin 2024 l’ouverture d’un tiers-lieu nourricier à Marvejols animé par la Croix Rouge, le Secours Populaire, Emmaüs, le Secours Catholique et le Jardin de Cocagne de Lozère. En parallèle, ce collectif a fait l’acquisition d’un camion aménagé capable de se rendre dans les zones les plus enclavées du territoire et ainsi toucher les personnes les plus fragiles, pour distribuer des paniers de légumes, proposer des ateliers cuisines et remettre de l’animation dans ces centres bourgs délaissés.
Visionnez le témoignage des élus sur place interviewés en 2023
En région Ile de France, une dynamique se construit avec les jardins de Cocagne franciliens. Dans ce sens, l’association APPUI – Au Bon Transit rattachée au PAT « Plaine Commune » du département de Seine Saint Denis développe une plateforme solidaire alimentaire. Plusieurs Jardins ont d’ores et déjà livré plusieurs tonnes de légumes et redistribue des Paniers Solidaires (volume de 1500 paniers en 2024/25) qui sont ensuite redistribués dans les épiceries sociales et solidaires du territoire.
En 2021, dans le cadre du plan France Relance, le Ministère de l’agriculture et de l’alimentation (DGAL) lance un appel à projets intitulé « Alimentation locale et solidaire ». Le Réseau Cocagne est lauréat à travers sa proposition « l’insertion au service de la filière agricole pour favoriser l’alimentation locale et solidaire ». Ce projet, également soutenu par la Fondation Carrefour, avait pour objectif de faire reconnaitre l’ensemble des fonctionnalités produites par l’Insertion par l’Activité Économique (IAE) sur un territoire et de montrer quelles solutions apportaient les Jardins de aux enjeux identifiés dans les Projets Alimentaires Territoriaux (PAT). En est ressortie une boîte à outils à votre disposition :
Cuisines nourricières, distribution de produits bio en restauration collective, PTCE, économie de la fonctionnalité et de la coopération, cuisine de rue, jardins partagés, transition alimentaire, méthode d’accompagnement socioprofessionnel…
En 2021, le Réseau Cocagne a lancé « la Fabrique des Nouveaux Territoires Cocagne », un programme expérimental pour accompagner les projets bio locaux et solidaires partout en France. Objectif : sortir le porteur de projet de l’isolement pour l’accompagner dans le cadre d’une dynamique collective formalisée dans une « promo » de nouveaux territoires Cocagne. L’idée est aussi de travailler avec les acteurs des territoires pour créer les conditions favorables à l’implantation de projets pérennes.
En savoir plus sur la Fabrique des Nouveaux Territoires Cocagne en cliquant ici
Retrouvez ci dessous l’intégralité du replay « Comment développer un Projet Alimentaire Territorial Bio Solidaire ? »
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