Comme débattus lors des Journées Nationales de l’Agriculture Urbaine organisées par l’ANRU les 9 et 10 octobre dernier, les co-bénéfices de l’agriculture urbaine sont désormais avérés : santé, développement économique, lien social, emploi durable, attractivité du quartier, participation des habitants… Dans ces quartiers déclassés, l’agriculture urbaine et, plus largement, les actions d’accessibilité alimentaire (marchés solidaires, ateliers cuisine…) ouvrent des espaces de démocratie locale pour faire ensemble, se réapproprier les enjeux de la transition écologique, dépasser les contraintes pour « mieux-vivre ».
Pour les collectivités, la réussite de tels projets suppose généralement de s’appuyer sur une association tiers de confiance pour les habitant-e-s. Les structures d’insertion comme les Jardins de Cocagne amènent toutes leurs compétences en termes d’accompagnement des publics, d’animation, mais également d’ingénierie pour dépasser les champs d’action initiaux et envisager des effets utiles complémentaires : des passerelles d’apprentissage des nouveaux paysans-nes des ceintures vertes, etc.
Il existe de nombreuses initiatives plus ou moins structurées d’accès digne à une alimentation de qualité à côté de la présence nécessaire mais insuffisante des associations d’aide alimentaire qui, elles-mêmes, essaient de réfléchir à une inflexion de leurs offres mais se heurtent à des demandes urgentes et massives de la part de populations en grande partie précarisées.
Le fait alimentaire est ainsi socialement dégradé en Quartiers Politiques de la Ville (QPV) du fait de l’augmentation massive des fast food à bas coûts, de la faiblesse de l’offre de produits frais et du recours important aux produits de base de l’aide alimentaire. Cela pose des problématiques de santé, mais d’inégalités sociales, territoriales et de citoyenneté. A partir de la journée d’étude apprenante, organiser le 8 juin 2023 à Roubaix, le Réseau Cocagne a posé les bases d’un programme d’actions à mener au sein des QPV, programme lauréat de l’appel à projets Quartiers 2030 de l’ANCT.
Revoir les débats de la journée apprenante du 8 juin 2023
Ce programme prévoit l’accompagnement sur les années 2024 – 2025 d’actions d’accessibilité alimentaire articulées à leur territoire de production, au travers de dispositifs « d’aller vers » et de citoyenneté active des habitants des Quartiers Politique de la Ville (QPV). Il se concrétisera ainsi par la mise en place de plusieurs volets :
– Un travail de recueil d’expériences auprès des Jardins et de capitalisation des différentes typologies d’actions entreprises en QPV, au travers de fiches de capitalisation et de visites apprenantes.
– Une ingénierie de formation visant à proposer des modules complémentaires aux formations Bien Vivre Alimentaire (BVA) existantes autour : des enjeux de transculturalité dans les approches culinaires et jardinage ; de démarche de concertation menées auprès des habitant.e.s ; d’animations pour valoriser la parole des habitants.
– Un travail de structuration d’un collectif national opérationnel avec les acteurs engagés dans les QPV (réseaux d’épiceries sociales et solidaires, régies de quartiers, centres sociaux, collectifs associatifs d’habitants, CCAS, ANRU, etc.) pour contribuer à une proposition nationale concertée sur les freins au déploiement d’initiatives plurielles autour du fait alimentaire en y articulant une approche insertionnelle.
FOCUS « Toc Toque Paniers »Dans le cadre d’expérimentations sur l’accessibilité alimentaire portées par la Ville de Paris, le Réseau Cocagne, en partenariat avec l’association Toques en Stock, a été lauréat pour son projet « Toc Toque Paniers ».
Ce dispositif propose :
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