Une cure d’austérité qui devient insupportable pour les structures d’insertion

Alors que l'Etat, au sortir de la crise COVID, avait demandé aux structures d'insertion de créer rapidement de l'emploi, fin 2022, ce même Etat mettait ces mêmes structures d'insertion devant le fait accompli : il allait falloir se serrer la ceinture ! 2 ans plus tard, le projet de loi de finances 2025 annonce de nouveau des baisses. Et sur le terrain, certaines structures ont déjà mis la clé sous la porte.

Impossibilité de créer de nouveaux postes en insertion, malgré les besoins sur le terrain, baisse rétroactive du Fond Social Européen, pour un certain nombre de structures (qui pourtant financent l’encadrement des salariés en insertion grâce à cette aide), suppression de Fond Départemental d’Insertion (FDI), désengagement de plusieurs collectivités (Départements, Régions…), diminution du budget dédié à la formation des salariés en parcours… : les coupes budgétaires s’accumulent et mettent à mal des directions de structures qui ont pourtant, sous leur responsabilité, des cinquantaines d’emplois à préserver.

Que se joue-t-il dans le Projet de Loi de Finances 2025 pour l’Insertion par l’Activité Économique ?

Aujourd’hui les réseaux de l’insertion craignent :

  • que l’aide aux postes soit désindexée du SMIC pour 2025
  • que le nombre d’emplois équivalents temps plein en insertion soit de nouveau gelé
  • que le FDI ne soit toujours pas rétabli
  • et que les crédits dédiés à la formation des salariés en insertion (PIC IAE) soient diminués de près de 15 millions d’euros (en plus des 10 millions déjà amputés en 24 soit une baisse de 25 millions d’euros en 2 ans).

 

Ces choix budgétaires fragiliseraient encore un peu plus nos Jardins de Cocagne et l’accompagnement de nos publics. Le Réseau Cocagne est donc pleinement mobilisé aux côtés de ses partenaires du collectif IAE pour défendre les amendements suivant au PLF 2025 :

  • Proposition d’amendement visant à augmenter les crédits de l’IAE pour consolider son développement en prenant en compte la hausse du SMIC à l’avenir,
  • Proposition d’amendement sur l’augmentation des moyens allouées à la formation des salariés en parcours au sein des structures de l’insertion par l’activité économique (IAE),
  • Proposition d’amendement sur l’augmentation du nombre de postes d’insertion en Atelier Chantier d’insertion (ACI),
  • Proposition d’amendement visant à revaloriser l’aide au poste des Associations intermédiaires (Structure d’insertion par l’activité économique),
  • Proposition d’amendement visant à maintenir le budget alloué au Fonds de Développement de l’Inclusion (FDI),
  • Proposition d’amendement visant à bonifier l’aide au poste des structures d’insertion par l’activité économique présentes dans les territoires d’Outre-mer,

A lire, à relayer le coup de gueule professionnel de Julie Abadie, Directrice de la Ferme d’Uhaldia

Le Réseau Cocagne voit l’avenir de l’IAE en vert

Au delà des débats sur le PLF 25, le Réseau Cocagne participe activement à l’élaboration de la feuille de route « Transition écologique » ayant pour objet de « verdir » les dispositifs de retour à l’emploi dans le cadre de l’agenda européen, avec l’accompagnement de l’OCDE. En effet, l’insertion a toujours été à la pointe de l’innovation de nouvelles activités au service de la transition écologique (réemploi, recyclage, alimentation bio, restauration des espaces naturels… ). Face aux problématiques écologiques, le Réseau Cocagne est convaincu de :

  • la capacité des structures d’insertion à pousser une économie locale vertueuse
  • de la nécessité de former toujours de citoyens aux métiers de la transition.

C’est pourquoi, le Réseau Cocagne continuera à se mobiliser dans les prochains mois pour travailler avec les autres réseaux de l’IAE sur des propositions programmatiques pour l’IAE.